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La Psychogénéalogie : l’art du questionnement et la manière de restaurer les liens

L’art du questionnement

La Psychogénéalogie est pour moi et depuis bien longtemps une méthode thérapeutique à part…à part entière cela va de soi, mais aussi particulière.
Dans le sens où dans le néologisme du mot psychogénéalogie, il faut entendre autant la part « psycho » que la part généalogie.

Ainsi on vient questionner autant dans l’enquête généalogique que l’on mène auprès des archives et/ou dans le cadre familial, que la place occupée dans son système familial.

C’est aussi dans l’art de questionner que le thérapeute en psychogénéalogie a été formé. 

La demande dans ce travail transgénérationnnel concerne presque toujours la place, même si ce n’est pas formulé clairement au départ.

C’est bien à partir de la place que tout commence , de la conception, à la naissance, au nom et prénoms qui nous sont attribués , au rang dans la fratrie et à tous ceux qui composent notre paysage familial.  Quelle est ma place ? Comment je l’occupe ? à qui, à quoi suis-je relié.e consciemment et inconsciemment ?

Quelle place je me donne ? et à quelle place on me met ? parfois jusqu’à occuper plus un rôle que ma propre place afin de satisfaire des attentes et/ou pallier aux manques et aux absents de l’histoire familiale dont je suis issu.e

Mais quelle est cette histoire ? qu’est ce que j’en connais ?

Parfois les personnes disent mais je ne sais rien de ce côté là de ma famille… Or de façon étonnante, force est de constater qu’on en sait bien plus qu’on le pense.

Et l’art de questionner du thérapeute va faire que des histoires resurgissent sans effort de se remémorer, au  grand étonnement du, de la cliente.

Je précise toutefois qu’il nie s’agit en aucun cas de forcer quoi que ce soit dans la mémoire qui sait très bien préserver ce qui a besoin de l’être. Les secrets, les non-dits, les interdits, s’ils sont au coeur du travail en psychogénéalogie ne font pas l ‘objet d’un questionnement acharné.  Il y a lieu de respecter avant tout le temps nécessaire à la sortie du secret en lui-même.  Mais on peut questionner autour du secret et dans les effets du secret.

Et la manière de restaurer les liens

J’aime ce travail restauratif car nous sommes des êtres de liens, profondément ancrés dans le lien de façon biologique puisque nous arrivons au monde en ayant été porté par un autre (une autre en l’occurrence !) et dans une famille ou à défaut dans un lieu d’accueil conçu pour prendre soin du bébé.

Les liens que l’on restaure sont dans un premier temps invisibles. Ils peuvent concerner nos parents, grands-parents et notre fratrie et l’au-delà de notre histoire.  Les liens en question sont ceux qui sont restés dans l’ombre des relations et qui ont bien souvent empêchés de s’approcher, de questionner et d’aimer.

par ex  dans un conflit parent-enfant quelque soit la génération, si on s’en tient aux relations anxiogènes ou délétères , le circuit de communication est fermé.

Or si on prend en compte les situations, les évènements qui ont concernés chaque protagoniste on arrive à une compréhension qui modifie les liens, voire la relation.

Ces liens invisibles ont retenu nos parents et autres proches dans leur histoire sans qu’ils puissent s’en détacher, embarquant ainsi leur entourage dans un passé qui n’est pas de leur fait.

En réajustant les données biographiques de chacun on restaure les liens, on se restaure dans le lien avec eux et leur histoire.

C’est un travail thérapeutique progressif au fil des informations qui se présentent et enrichissent le processus transformationnel.

On tricote du lien dans ce travail psychogénéalogique autant dans la quête d’infomations que dans les liens inter et transgénérrationnels et çà libère notre futur pour investir d’autres liens et élargir l’horizon de nos vies.

Maureen Boigen @ tous droits réseru

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Un livre nouveau à paraître sur les constellations

                                                        UN NOUVEAU LIVRE A PARAITRE SUR LES CONSTELLATIONS

10 ans après mon 1er livre « L’Expérience de l’Arbre », je poursuis mes réflexions sur les liens discrets et indiscrets avec notre passé familial qui impactent le présent de nos vies.

La psychogénéalogie est véritablement une méthode thérapeutique à part entière impliquant  une démarche pour comprendre le sens des transmissions inconscientes en lien avec la place que l’on occupe dans sa famille et sa généalogie. C’est un travail thérapeutique puissant qui nous relie à des mémoires profondes et à l’héritage dont nous sommes dépositaire.

Avec les constellations, nous entrons dans une autre dimension car la méthode elle-même se situe dans le champ systémique, phénoménologique et énergétique. C’est une expérience forte, surprenante qui nous amène, au-delà de notre expérience individuelle, à  contacter des plans de l’inconscient familial et collectif, en live….

Ce livre est ouvert sur le monde des constellations à travers mon expérience, mes réflexions, mes recherches sur cette méthode qui, pour moi, est complètement ajustée à la période dans laquelle se trouve le monde aujourd’hui.  On ne peut faire l’impasse de l’inconscient collectif sur nos états de santé mentale et physique.

Pouvoir se relier à des systèmes plus vastes nous amène à toucher d’autres dimensions de conscience dans des expériences transpersonnelles et ainsi à ouvrir ce que l’on appelle le champ des possibles.  Conjuguer cette expérience avec la phénoménologie (dans l’observation de ce qui est, sans interprétation) est une découverte et un sens nouveau peut apparaître dans les situations présentées dans les constellations.

 

Date de parution : 17 Septembre 2022

 

 

 

4ème de couverture :

Que sont les constellations familiales ?

En quoi peuvent-elles nous aider à comprendre l’histoire de notre place dans notre cercle familial ? Comment nous permettent-elles de nous affranchir des ombres qui l’encombre et de cheminer plus sereinement dans notre vie ?

Créées par Bert Hellinger dans les années 1990, les constellations familiales considèrent que les difficultés et/ou névroses que nous portons prennent racine dans l’histoire de notre famille et de nos ancêtres. Des membres autrefois exclus, des événements passés (conflits, deuils, maladies) occultés et non réglés… Tout cela entraîne des répercussions sur nous-mêmes. À la manière d’un jeu de rôle (sans en être un) , les constellations familiales permettent de reproduire notre système familial pour mieux le comprendre et s’en défaire.

Dans cet ouvrage, Maureen Boigen nous parle avec justesse de cette méthode des constellations qui permet d’éclairer les multiples facettes de notre vie, de notre être et de notre rapport au monde. Profondément thérapeutique, cette pratique relance une communication avec les parties de l’histoire multiple des groupes familiaux.

www.secretdetoiles.com

14,95 € TTC

MDS : SR00791

L’auteure

Pyschothérapeute  en analyse psycho-organique et transgénérationnelle,
formatrice, Maureen Boigen transmet avec passion depuis plus de 20 ans, son enseignement  basé sur les mécanismes de transmissions inconscientes présents dans les constellations familiales.

SOMMAIRE.

Introduction. . . . . . . .

avant propos

CHAPITRE I :

 

AU COEUR DES CONSTELLATIONS :

SYSTÉMIE ET PHÉNOMÉNOLOGIE. . . 

 

1. Historique du mouvement syst.mique. . . 

Les premiers pas de la thérapie familiale. .

Une équipe de pionniers . . . .

Bert Hellinger et les constallations familiales. . . .

2. La vision syst.mique . . . . . . . . . . .

3. Deux approches essentielles. . . . 

L’approche constructiviste . . . . 

L’approche phénoménologique. . . 

4. Systémie et constellations familiales. .

Le corps familial. . . . . . . . . . . . 

Deux systèmes familiaux : le système d’origine

et le système actuel. . . . . . . 

Équilibre et compensation. . . . .

Les dynamiques relationnelles. .

La philosophie des constellations.

 

CHAPITRE II :

 

PRATIQUE DES CONSTELLATIONS FAMILIALES

ET SYSTÉMIQUES 

 

1. Qu’est-ce qu’une constellation ?. 

Avant d’aller plus loin. . . . . . . . 

Les différents protagonistes des constellations. . . . 

2. L’exp.rience singuli.re des constellations. . . .

Le langage relationnel du corps. . . 

Les perceptions des représentants. . . 

3. Les mouvements de l’.me et de l’amour. . . .

4. Les diff.rents types de constellations . . . 

Les constellations structurelles. . .

Les constellations archétypages. . . 

Les constellations d’organisation. . 

Les constellations sociétales. . . 

Les constellations individuelles . .

Les constellations en distanciel . 

CHAPITRE III :

 

LES PRINCIPES À L’OEUVRE

DANS LES CONSTELLATIONS. 

 

 

 

1. Les ordres cach.s. . . .

Les émotions. . . . . . . .

La conscience. . . 

Les ordres de l’amour . 

2. L’appartenance et le lien. . 

L’appartenance du côté de la psychologie. . 

Les loyautés . . .

Les loyautés dites invisibles. 

La réparation des liens. . . .

Appartenance et exclusion, un couple

implicitement consensuel. . . . . 

Le « Je te vois », la place du regard. 

L’équilibre entre donner et recevoir. .

Recevoir la vie. . . . . . . . 

Dons, dettes et conscience systémique. . .

3. L’ordre . . . . . . . 

 

CHAPITRE IV :

 

LES DYNAMIQUES INCONSCIENTES

DANS LES INTRICATIONS. . 

 

1. L’intrication . . . . . . .

Dynamiques inconscientes. . .

La parentification. . . . . . .

Dynamiques et culpabilité dans le système

familial . . . .

2. Victime et coupable. . . . . .

3. Le mouvement interrompu. . 

 

 

CHAPITRE V :

 

DIMENSION TRANSGÉNÉRATIONNELLE. . .

 

1. Diff.rences entre psychog.n.alogie

et constellations familiales. . .

Psychogénéalogie… . . . . . . . 

…ou constellations familiales. . .

2. Ttraumatismes individuels et

transg.n.rationnels . .

Qu’est-ce qu’un traumatisme ?. . . 

Les secrets transpirent et conspirent. 

Le traumatisme dans les constellations. 

3. Champ des anc.tres et r.silience 

CHAPITRE VI :

 

CAS PRATIQUES. . . . . . .

 

1. Jean-Claude et l’entre-deux. . .

2. Alice et le f.minin maltrait. . . .

3. Dominique et l’Espagne. . .

4. Charl.ne et l’enracinement .

 

CONCLUSION. . 

 

Bibliographie. . 

Historique de la psychogénéalogie

Historique de la psychogenealogie

On réfère habituellement la psychogénéalogie à Anne Ancelin Schutzenberger. Psychologue, Professeur émérite à l’université de Nice Sofia-Antipolis  A. Ancelin s’est formée auprès de J.lévy Moreno, et autres chercheurs, thérapeutes aux Etats-Unis notamment.

Ses observations, son expérience de psychothérapeute de groupe, ses connaissances en psychologie sociale, psychanalyse, systémie  l’ont amenée à  élaborer la psychogénéalogie comme une  méthode d’analyse de l’histoire familiale  et généalogique d’un sujet en prenant zn compte les évènements  vécus à d’autres générations (deuils, traumas; migrations etc..), non surmontés émotionnellement  et ayant transité dans la descendance pour se manifester sous forme de symptômes physiques, psychiques, de maladies, de répétitions de toutes sortes à certaines dates ou moments marquants de sa vie.

La psychogénéalogie  est constituée de plusieurs courants :

Approche psychanalytique avec les travaux de Nicolas ABRAHAM et Maria TOROK sur les symptômes ou pathologies résultants de secrets inavouables, de deuils non faits, et ainsi de clivages psychiques entrainant des comportements, des réactions incompréhensibles pour le sujet lui-même et son entourage. Les concepts de « crypte » et « fantôme » sont nés de ces observations, que l’on peut traduire par une construction psychique comportant des « trous », des lacunes hérités de secrets inavoués et non métabolisés (cryptes) dont les parents peuvent être à l’origine ou bien eux-mêmes porteurs de fantômes. . La crypte d’un parent (ou grand-parent..) entraîne certains comportements étranges que l’enfant ne comprend pas, qu’il va interpréter à sa façon et à partir de son environnement tout en exprimant des symptômes (fantômes) qui laissent entrevoir des éléments vus, entendus, perçus, de ce ou ces secrets, et ressentis  par lui. 

exemple : 

Joëlle, agée d’une quarantaine d’années  fait une démarche en psychogénéalogie, car elle cherche à comprendre l’origine de ses troubles alimentaires qui surviennent chroniquement  lors de périodes hivernales.  Elle a déjà suivi de nombreuses  thérapies ainsi qu’une analyse de plusieurs années. 

Ces crises ont débuté lorsqu’elle avait 17 ans peu  après la mort de son père, décédé en novembre d’un cancer de l’oesophage.  Elle a déjà abordé à maintes reprises cet épisode tragique de son adolescence et le lien avec ses troubles boulimiques ou elle se fait vomir. Dans  l’investigation de son  arbre familial (représenté par un génosociogramme),  certaines places sont illisibles, ou raturées, avec des informations manquantes.  Ces  lapsus graphiques signalent  souvent une mémoire  qui se cache tout en cherchant à s’exprimer.   Des bribes de souvenirs reviennent dans le récit de Joëlle , un enfant décédé à 4 ans qui se serait étouffé  (??!)  , frère de sa grand-mère paternelle, et une soeur de sa mère dont elle n’avait jamais parlé, qui serait morte d’une péritonite (est ce une version officielle pour cacher une cause de décès inavouable ??).  A partir de l’exhumation de son histoire familiale , certaines pièces du puzzle se sont rassemblées et cela  lui a permis de donner du sens à ses symptômes et  de retrouver un mode de vie plus confortable dans sa relation avec son corps.

Dans cet exemple, les cryptes sont portés par la grand-mère paternelle (  le père de Joëlle ayant hérité du fantôme de l’enfant décédé, dont il portait une partie du prénom) et par la mère de Joëlle , habitée par la mémoire de sa soeur, morte quand elle avait 17 ans.   La façon dont Joëlle  a cherché à la fois à comprendre et  à se libérer de ces  traumas, vécus par la génération de ses  parents et grand-parents, s’est  manifesté dans des troubles alimentaires

Autres auteurs, chercheurs qui ont largement contribués à faire avancer  et ouvrir le champ de la  dimension psychique  au transmissions  transgénérationnelles, : Didier Dumas,   Serge Tissseron,  Claude Nachin, A. de Mijolla,  et d’autres encore…

Approche systémique  

 Les recherches menées par le Mental Research Institute  à Palo Alto dans les années 1950 ont ouvert un champ d’investigation  et de  recherches sur la communication, les relations entre les individus et l’émergence de la systémie dans la thérapie familiale. Parmi ces chercheurs  Don Jackson, G. Bateson, P.Watslawick, S Menuchin, V. Satir, et bien d’autres.. ont contribué à enrichir la compréhension des relations dans les groupes d’individus et  surtout des  familles.

Yvan Boszormenuy-Nagy , psychiatre, a créé la thérapie contextelle systémique et a conceptualisé les loyautés, la balance de justice, la  légitimité constructive/destructrive…   Ses travaux  sont particulièrement éclairants dans le travail psychogénéalogique.  Lui-même Y.B Nagy recevait les familles sur 3 générations pour comprendre les difficultés, conflits, crises vécues dans le système  familial.

Approche sociologique

V. De Gaulejac , sociologue et professeur des  universités émérite , est  l’auteur de nombreux ouvrages et fondateur de la sociologie clinique dans laquelle il intègre la généalogie familiale pour comprendre les transmissions en matière d’héritages affectif, culturel, social, économique, symbolique…

Approche scientifique

(souce wikipedia)  En 2015, une étude menée par des chercheurs de new york et du Max Planck Institute of Psychiatry (en) démontre pour la première fois qu’un traumatisme parental pré-conception peut être transmis aux enfants via des altérations épigénétiques. Les auteurs ont étudié la présence d’effets sur la protéine FKBP5 (en) (une proteine de la famille des Immunophilines, impliquée dans la réaction immunitaire) à la fois chez des survivants de l’holocauste et leurs enfants, mais pas sur les groupes témoins. C’est une première démonstration chez les humains qu’un traumatisme psychologique peut avoir un effet intergénérationnel observable biologiquement 3.

a voir également les travaux sur l’épigénétique et le cas de la famine dans l’ouest des Pays-Bas en 1944 , les enfants des femmes enceintes à cette période particuièrement éprouvées par la faim, étaient atteints de pathologies telles que le diabète, l’obésité, des maladies cardiovasculaires, .. et étaient plus petits que la normale, leurs descendance a subi également les effets de ce trauma, puisque les enfants étaient aussi plus petits que la normale..

D’autres courants comme le décodage biologique s’appuient sur les transmissions transgénérationnelles pour comprendre l’origine émotionnelle des symptômes et maladies.

Les constellations familiales

voir site www.lesconstellationsfamiliales.fr

 

Tous droits réservés –  Maureen Boigen

Du confinement au Passage

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Du confinement au Passage

Ouvertures transgénérationnelles au re-nouveau (pour déconfiner  des vies antérieures et/ou intérieures)

Je ne m’étendrai pas sur le confinement, devenu le mot de passe  dont on ne peut plus se passer… et de son impact en fonction des situations de chacun.

Si on réfléchit à cet état de crise sanitaire qui  concerne plusieurs milliards d’individus,  on a du mal à réaliser l’ampleur de ce qui se présente à nous  tant au niveau individuel  que collectif.   Chacun chacune de nous appréhende cette situation  dans  différentes façons  de la vivre, de la penser avec les disparités dans les situations allant de l’isolement , une plus ou moins grande solitude, un envahissement, une surcharge mentale, un épuisement physique et pour tous un sentiment profond que quelque chose (nous) arrive qui dessinera l’ a-venir dans d’autres façons d’être au monde.

Il est certain que nous ne pourrons plus revenir comme « avant » au vu de ce que chacun aura traversé et de l’impact  produit dans nos représentations de nous -même, des autres, du monde,  à l’extérieur sur nos relations, notre santé, notre travail, nos projets.. Quelque chose se passe dés maintenant de déterminant.

Dans la religion juive, Pâques (Pessah ) , est la fête la plus importante du calendrier car elle arrive au moment du printemps (comme les autres religions monothéistes d’ailleurs ).  Pessah signifie « passer au dessus »  Cette fête symbolise la liberation.  Le moment  ou le peuple  juif quitte l’Egypte où il était en esclavage pour se retrouver dans le désert où Moise recevra les tables de la Loi.  Une traversée de 40 ans qui va fonder le peuple juif ( une quarantaine fondatrice..)

 La symbolique de l’histoire traverse le temps et les époques et reste d’actualité  au présent de  ce qui se vit dans nos espaces intérieurs et extérieurs.
C’est le temps d’un passage, le Passage, celui de quitter nos conditions de servitude, de sortir du passé  aliénant qui empêche de se sentir libre et vivant, le passé qui retient même si celui-ci a été utile dans des expériences qui nous ont construites à certains moments de notre vie.

C’est le moment où nous pouvons renaitre profondément car la symbolique de Pessah peut se relier tout autant, ainsi que le souligne Delplhine Horvilleur, au moment où l’enfant sort du ventre maternel,  traverse les eaux  matricielle pour arriver dans un nouveau monde et advenir à son être humain.

 Le bébé quitte un univers aquatique sécurisant pour rejoindre un monde aérien inconnu de lui. Mais pour arriver là, chacun, chacune, avons expérimenté , éprouvé le passage du connu, sécurisant et enfermant à la fois, à l’inconnu, où arrivant dans un désert, son repère sera la mère qu’il vient de quitter de l’intérieur pour la rencontrer à l’extérieur.

 Se relier en conscience à cette délivrance, à la fois pour la mère  en nous et pour l’enfant en nous,   nous ouvre  des voies de passage qui peuvent etre inédites, surprenantes, positivement dynamiques pour ressentir le mouvement de la vie au coeur de ce ralentissement que nous partageons tous  mais avec des impacts différents individuellement ( situations d’urgence, de tensions familiales..)

Afin d’ effectuer au mieux ce passage de renaissance, chacun,chacune de nous peut s’appuyer sur ses racines, revenir dans ses fondations pour y trouver de la force.

La psychogénéalogie nous invite à la reconnexion avec nos racines à travers ce qui nous a préexisté : des histoires, des personnages, des existences, des expériences plus ou moins dramatiques, mais aussi des itinéraires avec des déviations vers la survie ou une autre vie…
L’ héritage n’est pas l’hérédité . Il n’y a pas  de déterminisme – 

Chacun, chacune, familiarisé-e avec son arbre familial intérieur peut accéder à des lieux de libération en revenant sur les places « sensibles » , des lieux d’enfermement, là où des croyances se sont formées dans la nécessité de faire face, de se protéger de la contagion du drame. 

S’attarder un moment sur ces places et considérer la situation à leur place (c’est à dire là ou nous n’étions pas) pour  libérer le contenu de ces situations cristallisées, s’en détacher et se relier autrement en permettant au flux de circuler et d’irriguer les générations suivantes;

C’est  un passage qui permet de franchir une étape de croissance, et nous offre un renouveau à condition de s’affranchir de chaines de transmissions qui entravent une liberté à vivre sur une terre que l’on s’est (sait) promise au plus profond de notre être.

Voir,  sentir ses enracinements dans le monde, sur la terre qui nous porte. 

Maureen Boigen@tous droits réservés.

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sortir des répétitions familiales

Les répétitions familiales se révèlent lorsqu’on se livre à l’examen de son arbre généalogique.  On  observe ainsi un schéma répétitif de dates, prénoms, évènements, métiers etc… sur plusieurs générations .Ce qui produit l’ effet paradoxal d’une continuité inébranlable et en même temps celui du télescopage de la temporalité. D’aucun diront d’un déterminisme à toute épreuve…

Qu’il s’agissent de traumas, deuils non faits, secrets, non-dits, violences, abus, vécus dans les générations précédentes, ceux –ci laissent leurs traces psychique et/ou physique chez leurs descendants par le fait même de ne pas être élaborés, c’est à dire parlés, exprimés, partagés, mis en rituel.

 Le schéma répétitif

Par ces rappels de dates, d’évènements, de prénoms..le schéma répétitif poursuit sa course, cherchant à commémorer la place d’un ancêtre par exemple. Place qui ne doit pas être oubliée tout en restant tabou. Cet héritage familial, souvent bien encombrant et insoupçonnable, se rappelle à la loyauté de ses membres lors de situations ou d’évènements du présent venant faire écho au vécu antérieur d’autres générations.

L’enfant enregistre ce qu’il ne comprend pas

Il faut savoir que l’enfant enregistre les données du schéma répétitif à travers les comportements non-verbaux de son entourage. Quand il s’agit de secrets par exemple, l’enfant « sent » que quelque chose est caché, tabou, interdit de paroles.  Il va taire ses ressentis pour adhérer au déni familial et garder sa place dans sa famille. Et de ce fait « choisir » inconsciemment d’exprimer ses sensations confuses sous forme de somatisations ou de comportements inhabituels très embarrassants pour ses parents.

L’enfant devenu adulte retrouve ses sentiments et sensations confuses face à des situations de son présent qui viennent rappeler par transparence, un contexte,  un évènement vécu dans le passé familial. Pour échapper à l’ état d’angoisse et la charge émotionnelle qui l’envahit il va agir ce qu’il ressent et reproduire ainsi une situation qui ressemble à ce qui a été vécu antérieurement.

Par exemple, en cachant à un enfant qu’il y a eu dans sa fratrie un frère ou une soeur décédé avant lui, cet enfant va exprimer des symptômes en lien avec le membre décédé.  Devenu adulte, et dans une position parentale, l’ombre de cette place endeuillée qui n’a pu être parlée  va ressurgir. Celle-ci créant une anxiété  qui fait l’objet d’une projection sur la place de son enfant. Cela va se traduire par une angoisse qu’il lui arrive quelque chose, de le surprotéger, ce qui aura le même effet sur l’enfant, car exposé aux angoisses de son parent, il se retrouve mis à une place menaçante sans  en comprendre le sens.

Ces « rendez-vous » avec la mémoire familiale  ne prennent sens  que lorsque les interférences  transgénérationnelles sont conscientisées.

La phrase qui exprime les transmissions inconscientes à l’oeuvre, est :  » çà me dépasse, je ne comprends pas ce qui m’arrive, je ne me reconnais plus..

 Exemple : Une jeune maman demande de l’aide car elle n’arrive pas à s’attacher à sa fille de 2 mois.

Elle dit se montrer indifférente et distante dans la relation affective, le toucher avec son bébé. Elle supporte très mal ses pleurs qu’elle interprète comme des colères.  Dans le dessin de son arbre généalogique,  on décèle que sur au moins 4 générations, un certain nombre d’enfants  sont mis en nourrice, élevés par une autre personne, et des mystères planent sur des enfants qui auraient pu être abandonnés, fruits d’un adultère. Cette prise de conscience provoque chez elle beaucoup d’émotions et le souvenir  que sa mère lui disait  lorsqu’elle était toute petite, qu’elle la laissait chez une voisine ni maternelle, ni maternante et qu’elle pleurait beaucoup.  Elle va apprendre aussi un peu plus tard, par une de ses tantes maternelles, que sa mère ne voulait pas d’enfant, que la  grand-mère maternelle  ayant été destituée de ses droits parentaux, les 3 soeurs avaient été séparées et trimballées dans des familles peu accueillantes.

Cette part de l’histoire lui était inconnue et ces mises en lumière du passé de la branche maternelle ont éclairé le présent de cette jeune femme qui a pu  regarder et s’approcher de sa fille avec plus de tendresse.

La thérapie transgénérationnelle (psychogénéalogie, analyse transgénérationnelle) 

aide à comprendre et à libérer  les situations souffrantes de l’histoire familiale. En investiguant à partir du génosociogramme les informations issues des prénoms, places, dates, métiers, évènements – syndromes anniversaires renseignent sur les transmissions inconscientes spécifiques à chaque place. Ainsi, en revisitant et en réhabilitant les places de chaque membre composant le système familial, l’individu allége ses tensions internes et trouve une juste distance par rapport au passé familial.

La thérapie transgénérationnelle, engage le corps tout autant que la parole en travaillant sur la restauration des liens intergénérationnels et sur l’enracinement du sujet dans sa place d’origine.

Les stages et formations  que nous proposons ont la particularité de faire l’expérience en conscience de l’héritage familial. Les exercices psycho-corporel et systémique favorisent la libération des mémoires émotionnelles.

 

Maureen Boigen – tous droits réservés

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Mythologie familiale-

Chaque famille est unique et constituée d’une mythologie familiale, fondatrice et organisatrice de règles et de croyances, reflétée par une  image interne que chaque membre véhicule ayant valeur de reconnaissance dans le groupe familial et valeur identitaire dans l’espace du social. Le mythe a une fonction défensive de ce qui ne peut être dit, de l’insupportable d’un passé indicible

Le concept de « mythe familial » a été défini par Ferreira, thérapeute américain de l’École de Palo Alto, en 1963, pour illustrer « les attitudes de pensée défensives du groupe familial, soucieux de préserver une »cohésion interne« , et garantissant l’obtention d’un soutien mutuel à l’ensemble d’entre eux ».Le mythe se définit selon Ferreira tel « un ensemble de croyances organisées, partagées a priori par les membres de la famille et leur conférant des rôles spécifiques ». cf article « les mythes familiaux »

le contenu du mythe ( il peut y en avoir plusieurs) est véhiculé à l’intérieur du groupe par un système de règles et de croyances qui peut être évolutif d’une génération à l’autre à travers le récit qu’on en fait tout en gardant une trame de fond enracinée dans le temps. Le mythe en lui-même n’est pas perceptible de l’intérieur, sauf à travers les rituels ( ce qui est mis en actes).

Dans son livre: «  Rien ne s’oppose à la nuit « Delphine de Vigan,  dans une écriture sincère et profonde qui touche au coeur de soi, fait apparaître de manière très singulière la mythologie familiale  dans laquelle chacun des membres est empêtré à son insu. Bien que le roman soit organisé autour du personnage de Lucile, la mère, les  grands parents prennent une place dominante dans le modèle qu’ils incarnent : monde de légendes, d’un certain anticonformisme tout en ayant des règles strictes de fonctionnement interne basées sur le déni : on ne parle pas de ce qui pourrait remettre en cause la responsabilité des parents dans les drames vécus par cette famille.

La famille se veut être une légende vivante : 9 enfants ;Un grand-père à la verve féconde, une grand-mère toute en vitalité adhérant sans conteste aux propos et actions de son mari tout en lui imposant son désir d’une nombreuse progéniture.  Un mythe d’une famille « parfaite » avant-gardiste, gaie, unie… Mais D de Vigan cite : « derrière la mythologie, il y a l’immense fatigue de Liane, son incapacité à s’occuper de Justine après la disparition d’Antonin, une forme d’indistinction propre aux famiilles nombreuses, les liens d’allégeance, de rivalité, (…) il y a Milo dont on ne raconte pas grand chose si ce n’est qu’il est comme l’eau qui dort, lisse et sans remous apparent, et Barthélémy qui se retrouve à l’hopital psychiatrique pour un motif dont il n’est pas très sûr aujourd’hui.(…) « 

Le mythe est fédérateur du groupe familial et à ce titre véhicule des croyances qui deviennent convictions et entretiennent le lien entre les membres.

Dans son roman, Delphine de Vigan cherche à comprendre la souffrance de sa mère qui se suicide à 61 ans, ainsi que ses propres anxiétés vis à vis de ses enfants qu’elle suppose être en lien avec l’histoire familiale. Le moteur du mythe familial est sous-tendu par le déni qui entoure l’attitude incestueuse du grand-père,  et son emprise sur le territoire familial.  Parce que l’un des aspects du mythe est constitué autour de l’apparence, de la beauté des enfants, une des croyances qui en découle est qu’il faut sauver la face, passer outre les souffrances vécues, faire bonne figure.

Un autre aspect du mythe tient dans « nous sommes une famille différente des autres, à contre-courant et nous représentons une réussite ». Dans cette famille où tout a été construit pour valoriser l’ image d’un bonheur familial idéal,  il n’est pas possible de dire sa souffrance, son mal-être qui  pourrait entacher le mythe et menacerait la cohésion familialIe. Il ne faut pas grandir, accéder à l’autonomie, échapper à l’emprise du grand-père. Il n’y a pas d’autre choix que de gommer  la souffrance, d’endurer la honte et la culpabilité en silence, éventuellement d’avoir certains comportements « déplaisants » ( qui évitent la parole confrontante) ou en arriver à la seule issue de secours : mettre fin à ses jours.

Dans cette famille , toute rebellion est condamnable, la violence ne peut qu’être retournée contre soi.  D de Vigan parle à plusieurs reprises de ses hésitations à poursuivre l’écriture, à fouiller dans les décombres de l’histoire familiale, d’interroger les membres survivants par crainte de trahir le mythe.

Elle dit un peu plus loin : »Je suis le produit de ce mythe et d’une certaine manière, il me revient de l’entretenir, de le perpétuer afin que vive ma famille et se prolonge la fantaisie un peu absurde et désespérée qui est la nôtre. (…) à la vision de ce reportage, à les voir tous si beaux, si bien dotés (…) me sont revenus ces mots : quel gachis ».

A partir de ce commentaire très restreint de toute la richesse que contient ce livre sur les méandres psychiques d’une famille en apparence « parfaite », j’ai cherché à rendre compte de ce que le mythe familial représente et ce qu’il crèè de représentations intérieures pour chaque membre.

La période de Noël est propice à l’émergence du mythe dans ce qu’il montre des rituels de la fête, dans ce qui se dit, se tait, comment chacun se place, dans qui est présent ou absent, y compris ce qu’on y mange et comment la fête s’organise.

Le milieu culturel participe à la formation du mythe

C’est le cas dans certaines familles où « on ne touche pas aux mythes » et où l’érosion des pulsions de vie a, un jour ou l’autre, gain de cause. Dans la mesure où le mythe a valeur de conviction partagée, sa remise en question peut être vécue comme une attaque de la cohésion du groupe familial. Tacitement, les règles de soumission au mythe sont transmises, et gare à qui oserait les enfreindre.

 

@tousdroits réservésMaureenBoigen

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les familles en histoires

Les familles en histoires..

Il n’ya a pas une histoire, mais des histoires dans une histoire familiale.. Ces histoires se recoupent les unes, les autres et forment un thème émergent ( il y en a  plusieurs) qui est mis en relief lors du travail en psychogénéalogie.

Je n’ai pas de renseignements sur mon histoire familiale

On ne peut pas tout savoir de sa famille, et même si beaucoup d’informations ont été transmises, il y a toujours des questions, des trous et parfois trop d’informations sert aussi à masquer ce qu’on ne veut pas dire.  Bien souvent lorsque quelqu’un dit : je ne sais rien sur ma famille, mes origines, la personne, si elle entreprend la démarche vers la psychogénéalogie en sait déjà suffisamment pour pouvoir l’aider à trouver des réponses, du sens à sa place dans sa famille.

Lorsque le manque d’informations est fragrant, que les portes de la transmission sont fermées, cela génère souvent beaucoup d’angoisses chez les descendants.
Les non-dits génèrent, entre autres, des problèmes de communication au sein de la famille et dans les réseaux relationnels extérieurs, quant ils ne se manifestent pas dans des somatisations à répétitions.

D’une façon générale, pour travailler sur son histoire familiale, il n’est pas nécessaire d’avoir fait des recherches généalogiques. Chacun vient avec ce qu’il a. le peu d’informations recueillies suffit pour situer ce qui est présent et pour débuter ce travail. Dans la plupart des cas, d’autres renseignements arrivent, parfois d’une façon surprenante, inopinée.
Ce qui est important c’est de comprendre qu’à partir du moment où l’on entreprend une démarche en psycho-généalogie, on active une mémoire qui traverse le temps, les époques, les évènements et peut surgir dans un souvenir jusqu’à ce que la conscience lui donne un sens.

Il y a des secrets très lourds dans ma famille, et cette charge plombe mes projets de vie

Chaque famille a des secrets, plus ou moins lourds et plus ou moins cachés. Il est difficile pour les parents de « dire », de parler de situations, d’évènements qui pèsent sur leur conscience, dont ils ne sont pas fiers. Et ce qui motive principalement la rétention de paroles est la crainte d’être jugé par l’enfant et de perdre son estime.

Pour l’enfant, la situation est pesante. Les cadavres dans le placard dégagent une odeur persistante qui empoisonne l’atmosphère familiale. Les non dits, les attitudes incohérentes de la famille créent des relations compliquées, difficiles, douloureuses engendrent souvent de la violence.
L’espace transgénérationnel permet souvent de donner du sens même si le secret n’est pas révélé. Il ne s’agit pas de trouver à tout prix le secret, mais de travailler en conscience sur ses effets et de sortir du poids et de la charge familiale liés au secret.

Je ne me sens pas appartenir à cette famille.

Cette question fréquemment posée sous des formes différentes, ramène au problème de la place.
Il peut y avoir des places « oubliées », effacées ou exclues dans le système et ce sentiment de non appartenance peut provenir d’une identification à une place manquante.

Le sentiment d’appartenance représente l’ancrage indispensable à l’édification de la personnalité. Si l’appartenance est coupée, la personne se sent à la dérive, sans attaches. L’appartenance au groupe familial est directement liée à l’appartenance au groupe social : quelqu’un qui a du mal à trouver sa place dans sa famille, a des difficultés à s’insérer socialement.

Pourquoi suis-je arrivée dans cette famille ?

Quel est le projet familial, le projet parental conscient ou inconscient qui a présidé à la conception d’un enfant ?
Un événement familial (décès, mariage, divorce, naissance dans une autre branche …) le cadre social ou historique : les exemples ne manquent pas : cas fréquents de personnes qui sont nés pendant la guerre, lors d’une permission et dans l’incertitude du retour, l’enfant est conçu pour rappeler la présence de celui qui part. Il, (l’enfant) est la partie qui reste….

Pour trouver des réponses, il faut par exemple chercher du côté des dates (état civil et évènements historiques) des prénoms, des places et comprendre les liens qui existent entre eux.

Cette question ramène au sens de sa naissance, à la place qui est faite à celui ou celle qui arrive (voir la fratrie ou les positions sur d’autres générations)

Il était une fois…..

Fabienne : Du mystère des origines et de la difficulté de vivre en couple

– Fabienne à 59 ans ,divorcée depuis 30 ans , elle a eu 2 enfants . Elle a rencontré plusieurs partenaires mais sans jamais reconstruire un couple. Sa demande vient à cet endroit de sa vie qui reste très blessé et inaccompli. Sa vie professionnelle lui apporte de nombreuses satisfactions, mais son coeur souffre de ne pas aimer à sa mesure.

Fabienne est la 3ème d’une fratrie de 4 . Sa fratrie est composée : d’une soeur ainée jamais mariée et sans enfant et décédée d’un cancer, à 40 ans,  d’un frère ainé divorcé aussi avec 2 enfants d’ une soeur cadette qui n’a pas eu d’enfants.

Nous pouvons aborder cette question de Fabienne sous différents angles à partir de son arbre généalogique.  Dans cet article, je soulignerai le vide de transmissions du côté maternel . Fabienne sait peu de choses des origines de sa mère Suzanne, qui a révélé à ses enfants tout ce qu’elle pouvait savoir : Elle  n’a pas connu ses parents et a été élevée par une famille d’accueil. Nous avons évoqué qu’au moment d’être mère, Suzanne, a certainement été bouleversée et que les conditions de sa propre naissance ont été réactivées en force. Suzanne a  confié à ses enfants combien ce moment a été à la fois difficile avec beaucoup d’angoisses et en même temps dans le besoin vital de vivre cette expérience de mère avec ses enfants.

Cette opacité sur les origines de la mère de Fabienne pèse lourdement sur la situation affective des enfants (et petits enfants) qui ne rencontrent pas de partenaires sécurisants pour construire un couple.On peut penser qu’il y a eu une capacité de créer un couple sur le modèle des parents qui sont restés ensemble et sur le modèle de la famille d’accueil.  Mais le vide généré par l’absence de représentations de la filiation maternelle  s’est inscrit dans la mémoire familiale et les expériences écourtées de vie de couple dans la fratrie de Fabienne exprime l’impossibilité d’identification au couple  fondateur des grand-parents maternels.   Il a été important dans le cadre de la thérapie de Fabienne de faire parler ce vide représenté par la place de ses grand-parents inconnus.

Maureen BOIGEN@tous droits réservés

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Lourdeurs et douleurs du passé familial

LOURDEURS ET DOULEURS du passé familial

Le corps et l’esprit réagissent à nos états intérieurs. L’expression des lourdeurs et des douleurs sont des réactions psycho-corporelles sous-tendues par des situations d’un passé souvent inachevées. Il s’agit d’un passé « personnel » ou d’un passé familial qui ne s’est pas exprimé. Resté suspendu, en attente de paroles, d’expressions.

Dans le cas d’un deuil

Prenons  l’exemple du deuil, donc de la perte :  suite à la mort brutale d’un être cher par exemple l’individu peut réagir dans le déni de la perte : faisant comme si tout allait à peu près bien, disant qu’il faut tourner la page et passer à autre chose,  irrité de l’affliction des autres qui le ramène à ce qui est insupportable ou intolérable en lui-même.

Cette attitude est pesante pour l’individu lui-même qui intériorise sa douleur et ne peut faire face à l’absence de l’être cher face à un entourage qui vit cette perte sur un autre registre. Chacun pouvant alors s’enfermer dans un deuil muet, vécu douloureusement  puisque le mot d’ordre implicite est qu’il faut avancer.

La lourdeur s’installe  dans les relations par manque d’expression de la douleur.

Ce sont principalement les enfants qui souffrent de ces situations pesantes pour leur famille.  Ils prennent sur eux, dans des expressions variées, la charge de la douleur sans parole en manifestant des symptômes physiques et/ou psychiques.

Douleurs et lourdeurs dans les multiples couches de stress 

A moins de se retirer du monde dans lequel on vit, il ne nous est guère possible de se mettre à l’abri du stress. Le stress devant s’entendre comme les pressions, la surcharge mentale, physique, les contingences inévitables de la vie.

La gestion du stress est propre à chacun mais certaines situations ou certains évènements ne nous laissent pas tranquille malgré les thérapeutiques que nous pouvons mettre en place. 

Les stress répétés aboutissent à des somatisations diverses qui nous poussent à consulter : un médecin, un psy, un thérapeute de bien être…

En fonction de l’ampleur du symptôme, il est intéressant de s’interroger si quelque chose ne cherche pas à s’exprimer en lien avec un passé plus ou moins lointain.  En psychogénéalogie, on va investiguer les dates anniversaires afin de voir si une corrélation pourrait éclairer ce passage douloureux psychiquement et physiquement.

 Effectivement, l’accumulation de deuils, de traumas, d’injustices à travers les générations sont des sources de stress non négligeables. Par le fait d’une transmission  inconsciente qui vient peser lourdement  sur la descendance.  Il nous reste à prendre conscience de ses lourdeurs associées à de vieilles douleurs inscrites dans une mémoire qui  nous dépasse.

Les lourdeurs et douleurs  concernent  ce qui est stagnant 

Il convient donc de s’interroger sur les lieux internes de nos lourdeurs et dépister les vieilles blessures qui  n’ont pas été enterrées.

Les traumatismes vécus ou transmis, les conflits larvés, les violences refoulées, les situations d’abus et bien d’autres cas attendent d’être conscientisés pour être délivrés de leur poids. 

Le stage « origine émotionnelle des maladies«  est complètement adapté pour sortir des lourdeurs et douleurs d’un passé à recomposer  et se  réapproprier son héritage..vivant.

Maureen Boigen – tous droits réservé

 

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l’impasse et l’espace du passé

L’impasse et l’espace du passé

La vie est renouvellement permanent que ce soit dans le cycle de la nature ou dans celui des humains.

Le renouveau est ce qui est déjà né, qui existe déjà en nous et demande à renaître  à chaque fois que la conscience nous ramène dans la nouveauté du présent. Ce que nous cherchons à incarner, à vivre, ce à quoi nous aspirons existe déjà en soi comme une force qui cherche sa place dans le monde. Ce sont nos peurs qui freinent le processus en cours. Peurs légitimes  ou illégitimes, elles sont là, latentes ou aiguës héritées ou acquises, vécues et agissantes dans le corps.,

Ces peurs qui nous dérangent:
La peur est une émotion qui appartient à notre cerveau archaïque, celui qui nous alerte dés que notre sécurité est menacée en nous faisant réagir par réflexe devant un danger potentiel, face aux dangers réels, la peur est notre alliée, c’est elle qui nous garde la vie sauve et permet la survie de l’espèce. 

Comment rassurer cette partie de nous qui se réveille au moindre changement  modifiant les repères habituels ?

Cette peur là devient angoisse  face à la crainte du danger  mais sans menace  réelle. l’angoisse peut devenir troublante au point de torturer notre existence. Il peut s’agir de conséquence d’un traumatisme par exemple. l’angoisse est aussi un héritage connu de la mémoire familiale et collective.

Retrouver les chemins transgénérationnels de ce sentiment est aidant pour pouvoir libérer déjà une partie de ce dont nous sommes chargés. 

Certaines attitudes peuvent faciliter le retour à la confiance : – Se reconnecter à la situation du présent,  s’enraciner dans le temps du corps en relation avec ce qui nous entoure et rester en conscience de ce qui se vit dans l’instant, dans ce que la situation  contient de bon, de positif pour permettre  au corps de se poser et de sortir de l’agitation du mental. –  

L’impasse et l’espace du passé, le passé a été, et n’existe plus dans la réalité du présent. Il nous ramène dans les lieux connus de notre histoire, mais ne nous emmène nulle part si on y reste accroché, aliéné dans une nostalgie qui empêche le présent de prendre sa place. Ainsi le transgénérationnel illustre ces impasses dans les schémas répétitifs qui mènent à l’entropie.

Le passé vivant  est aidant pour transformer nos états intérieurs en mouvements constructifs vers le futur. C’est un passeur qui a vocation de libérer ce qui s’est cristallisé  en ouvrant l’espace du présent dans une disponibilité à recevoir la vie telle qu’elle se présente.

De la reconnaissance à la renaissance:
Pour renaître, il est nécessaire de reconnaître ce qui préside à la naissance.

Nous sommes aussi les enfants de la Vie, de la puissance de Vie et lorsque nous renaissons, c’est cette filiation qui devient la part importante du chemin.

Notre être a un besoin intrinsèque d’évoluer, de se déployer dans une attitude qui permet d’avancer, de nourrir la confiance et d’accueillir le renouveau. .Le renouveau parle aussi de la place que l’on se donne, que l’on prend dans cette reconnaissance de son droit à l’existence et par là même de sa capacité à renaître à tout moment.

Maureen Boigen – tous droits réservés

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psychogénéalogie, analyse transgénérationnelle, constellations familiales

L‘approche transgénérationnelle trouve aujourd’hui sa reconnaissance auprès de nombreux professionnels  du champ psychothérapeutique qui lui confèrent une plus large  place dans leur pratique.

Il convient cependant de distinguer les différentes méthodes, techniques, outils relatifs au transgénérationnel  et de leur accorder une définition (non définitive) afin de permettre de mieux les situer chacun par rapport à l’autre et de se situer en fonction de sa propre demande thérapeutique. Il existe actuellement 4 courants principaux qui co-existent dans le registre transgénérationnel : la psychogénéalogie, l’analyse transgénérationnelle, les constellations familiales et le décodage biologique.

la médiatisation de la psychogénéalogie tend à réunir dans un même tiroir tout ce qui a trait aux « vieilles histoires de famille » : dates anniversaires, secrets, traumatismes familiaux, situations irrésolues, cachées etc… Une distinction s’impose entre ces 3 termes qui sont fréquemment indifférenciés et employés à tort sous le terme de psychogénéalogie.

Le fantasme qui sévit actuellement sur cette approche est de croire que l’on va enfin savoir ce que l’arbre cache de la forêt familiale, que les secrets vont enfin se mettre à la lumière du jour, comme si l’arbre détenait la vérité que l’on n’ose approcher soi-même. L’autre versant de ce fantasme est de croire qu’il vaut mieux éviter de secouer l’arbre de crainte d’apercevoir les fantômes s’agitant dans les placards. ces fantasmes ont leur part de réalité. En effet, les non-dits, les secrets prennent sens dans l’histoire, même si ils restent secrets et par le fait qu’ils restent secrets, ils forgent, façonnent et sculptent l’histoire ou plutôt le mythe familial.

On réfère la psychogénéalogie à Anne Ancelin Shutzenberger et plus particulièrement à ses travaux sur le syndrome anniversaire. C’ est une méthode qui se réfère au vaste champ du transgénérationnel et prend en compte les informations généalogiques disponibles, le passé et le passif familial, les histoires de famille tout en contextualisant la place de l’individu en demande de clarification sur ses problématiques.

Autant dans la psychogénéalogie que dans l’analyse transgénérationnelle, on va chercher à donner sens à son existence par la place qui nous échoit à la naissance.

l’analyse transgénérationnelle concerne plus particulièrement un travail thérapeutique d’une durée variable, sur les  transmissions transgénérationnelles. Les différentes recherches qui ont trait à ce champ thérapeutique sont en pleine croissance et en évolution constante. on peut travailler avec la dimension transgénérationnelle de multiples façons. Le processus s’effectue dans le cadre d’un travail thérapeutique suivi et procède selon des allers retours avec le vécu personnel.

Dans ce cadre, il  s’agit autant de démêler l’histoire familiale que de s’intéresser à l’histoire personnelle « empêchée » par des manques ou des trop plein de transmissions. La question de sa place est d’importance. C’est à partir de celle ci que commence le voyage transgénérationnel et qu’il se termine dans un retour chez soi bien mérité.

L’analyse transgénérationnelle prend en compte la psychogénéalogie. Dans les 2 méthodes qui se croisent continuellement, est privilégiée une écoute multigénérationnelle.

Les constellations familiales   une méthode qui se réfère au champ systémique des thérapies familiales; Il y a autant de façon d’interpréter cette méthode qu’il y a de constellateurs…. à la base, il s’agit d’offir une perspective spatiale à un problème amené par un individu.

La méthode importée d’Allemagne par Bert Hellinger considère que chaque individu répond, au sein de sa propre famille, à 3 principes fondamentaux :  l’appartenance, l’ordre et l’équilibre entre donner et recevoir. Si un de ces principes ou plusieurs sont en dysfonctionnement, le désordre se manifeste et l’individu exprime dans son corps, dans sa vie, dans ses fonctionnements, des problématiques en rapport avec ces principes. la psychogénéalogie, en tant que méthode, n’a rien à voir avec les constellations familiales.

Certains thérapeutes utilisent un arbre pour situer les places familiales, mais il convient de distinguer un travail thérapeutique avec la psychogénéalogie et/ou l’analyse transgénérationnel et des séances de constellations familiales. On fait appel au transgénérationnel et à l’histoire familiale pour comprendre les mécanismes relationnels qui se sont enclenchés suite aux traumatismes vécus à d’autres générations.

La méthode des constellations familiales est un outil  complémentaire au travail transgénérationnel et à la psychogénéalogie, mais bien distinct par la méthodologie, les concepts et la pratique.

Maureen Boigen – tous droits réservés