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LE COUPLE et les LIENS TRANSGENERATIONNELS

Le couple conjugal est celui qui décide de se conjuguer à la première personne du pluriel. ( Patrick Estrade)

L’autre n’est pas seulement celui ou celle qui m’accompagne sur le chemin de la vie. Il C’est celui que je rencontre et qui me fait découvrir en miroir des parts de moi et de mon histoire familiale masquées dans ma propre famille.

Nous sommes tous issus d’un couple (quoi qu’il ait été) mais au delà du couple, nous sommes issus d’une alliance.

Quelle différence entre un couple et une alliance ?:

Un couple : ce sont deux personnes qu’elles soient homo ou hétérosexuelles unies et engagées dans des liens affectifs quelque soit la forme juridique. 

L’alliance fait référence à un accord  celui qui autrefois et encore aujourd’hui, soudait l’union entre des souverains, entre des Etats dans le but de marquer ou d’étendre un territoire et d’asseoir la souveraineté mais tout autant dans ce qu’on appelle « les mariages arrangés ».

« Qu’est ce qui fait qu’un homme et une femme se rencontrent, se choisissent, et décident de former un couple ?  A quel moment cela se produit-il ?  Pourquoi celui-là, ou  celle-ci?, qu’est-ce qu’elle(il) trouve en lui (en elle) qu’il(elle) connaît déjà ?

L’importance des circonstances dans lesquelles le couple se rencontre, se choisit, s’unit va avoir des conséquences sur leur descendance et cela parfois sur plusieurs générations. Contexte familial, social, culturel, politique, historique, tous ces ingrédients sont contenus dans le moment de la rencontre et influent sur leurs projets d’union et d’avenir .

Un homme et une femme s’unissent avec tout un avenir devant eux, conditionné par un passé familial  plus ou moins chargé. Chacun va vers l’autre avec son roman familial en poche et rencontre l’autre à un moment précis, décisif de son existence.

Au-delà de la rencontre, de l’alliance, ce sont deux familles qui vont s’unir ou se haïr : chacune regardant son intérêt à faire entrer tel gendre ou telle bru  – pièce rapportée – dans son groupe familial avec, on peut l’imaginer,  toutes les tensions, les conflits, les haines dites et  non-dites qui vont fermenter les relations familiales .

 La constitution du couple se fait  dans l’union de 2 familles, de 2 histoires, avec comme objectif inconscient de réparer, de comprendre (par la répétition) une situation particulière du passé familial : non-dits, secrets, injustices, échecs, deuils non faits, etc…C’est tout un condensé de situations qui passe à travers l’alliance, à travers l’anneau du mariage, de l’union.

Le cas de CATHERINE

A l’origine : un couple au 19ème s : Elle, une aristocrate épouse un roturier ; ils ont 5 enfants dont 2 garçons jumeaux et une petite fille, Juliette qui a une nette préférence pour un des frères jumeaux, Alexandre . Un  attachement très fort se crée entre Juliette et Alexandre qui aura des conséquences sur les générations suivantes. Juliette et Alexandre vont étre séparés très jeunes à cause d’une mésentente entre les parents et ne se reverront que tard dans leur vie.
Juliette va se marier avec un Alexandre, qui va décédé d’un accident,  à 25 ans. Entre temps, ils ont eu des jumeaux : garçon – et fille Alexis et Julia, Julia va se marier en 1
ère noce avec un homme dont la date de naissance est très proche de la sienne (gemellité), issu de l’aristocratie (répare sa grand-mère ) qui meurt à 25 ans d’un accident. Ils ont eu une petite fille Catherine. Julia se remarie avec un homme : Alexandre qui va décédé prématurément d’un accident de voiture.

Catherine va choisir un conjoint dont le père (le beau-père de C.) s’appelle Alexandre.

Maureen BOIGEN@tous droits réservés.

 

 

 

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La Mort, les morts et les fantômes familiaux

La Mort, les morts et les fantômes familiaux

La mort est une expérience dont nous ne connaissons rien puisque c’est un lieu d’où nous ne revenons pas pour en parler. On peut parler du mourir mais pas de la mort, c’est le fantasme qui  en parle.

La mort est inscrite biologiquement dans le processus de vie ( chaque seconde des milliers de cellules se détruisent pour faire place à des cellules qui se construisent), nous nous détruisons et construisons en permanence. L’autodestruction des cellules est indispensable au processus de naissance d’autres cellules.

Pour l’inconscient, nous sommes éternels. La réalité de la mort  apparait face au corps d’un défunt  dans l’aspect de la désintégration.

Selon Didier Dumas, «  l’être humain construit les représentations de sa propre mort en enterrant ses proches. Dans notre société, la mort est tabou, au sens où elle est imparlable. On n’en parle pas plus à l’enfant qu’entre adultes. On oublie, du même coup, que ce qui est hors mots devient impensable, et cela fait qu’il est de plus en plus difficile de mourir ».

Les fantômes de l’Arbre

En refusant d’endosser le deuil et ses conséquences, on refuse d’introduire en soi la partie de soi-même déposée dans ce qui est perdu.  On  refuse ainsi de savoir le vrai sens de la perte, celui qui ferait qu’en le sachant on serait autre, différent de celui qui est mort.

La question du deuil non fait se pose radicalement  dans la pratique de l’approche transgenerationnelle. La personne confrontée à une situation de son présent à laquelle elle ne peut faire face, est très fréquemment sous l’emprise inconsciente d’un secret, d’un non-dit, ou de deuils non faits dans les générations précédentes. Ceux-ci continuent à peser de tout leur poids sur la descendance.

Ce que j’appelle deuil non fait se rapporte à des évènements traumatiques dont l’impact émotionnel a eu des conséquences plus ou moins désastreuses pour ceux qui les ont vécus ou en ont été témoins. Il peut s’agir tout autant de pertes de membres proches que de pertes de territoire, ou autres situations ayant fait effraction dans le psychisme et qui n’ont pu être élaborées.

La  thérapeutique de l’arbre généalogique n’est pas accessible à tout un chacun et nombre de personnes sont réfractaires à remuer le passé familial. Pourtant, de nombreuses dépressions et symptômes dépressifs sont reliés aux deuils non faits.  Par manque de conscience ou par refus d’admettre cette théorie, on cherche à se détourner des douleurs anciennes et bien vivantes en soi.  C’est le cas dans les relations fusionnelles avec les parents. Lorsque l’un d’eux décède, un grand vide se creuse pour le ou la survivante qui se vit comme morte avec ce parent, ou sur le point de partir le ou la rejoindre.  Les relations continuant à fusionner dans la mort comme elles l’étaient dans la vie.

Voici quelques questions à se poser face à son arbre familial :

-Quelles sont les morts qui ont eu le plus d’impact, d’influence dans la famille ?

-Avez-vous assisté aux enterrements ?

– Y a t –il une sépulture pour x ? savez vous ou il ( elle) a été enterré(e) ? avec qui ?

– Qu’est ce qu’on a perdu dans cette situation de perte ?

– Comment célèbre-t-on les morts dans votre famille, rituels autour de la mort ?

Maureen BOIGEN @tous droits réservés

SEMINAIRE : La mort, le deuil et les rituels à  Toulouse et à Paris

Ouvert aux participants ayant effectué le cycle 1 de la formation ainsi qu’à des professionnels ayant une pratique dans le champ transgénérationnel et à des particuliers familiarisés avec l’expérience en psychogénéalogie.

plus d’infos 

Maureen BOIGEN @tous droits réservés

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le prénom : choisi ou subi ?

LE PRENOM, CHOISI  OU SUBI ?? 

le prénom que nous portons est porteur de messages conscients et inconscients reliés à des mémoires transgénérationnelles. En effet, ce composant identitaire recèle de nombreux messages « codés » pouvant nous renseigner sur notre héritage symbolique.

Il y a plusieurs strates à considérer lorsqu’on se penche sur l’analyse des prénoms dans le travail en psychogénéalogie,

  • qui a choisi ce prénom et pourquoi et/ou pour qui ?
  • quel est le projet associé à ce prénom ?
  • l’origine du prénom, dans son histoire, son époque,
  • comment la personne porte ce prénom ? et l’incarne ?
  • comment ce prénom est il relié aux autres prénoms de l’arbre généalogique ?

Voici quelques témoignages de personnes  sur l’attribution de leur prénom.

  • « je porte le prénom d’ une première soeur morte-née, et mon 2ème prénom est Sylvie.. »
  •  « j’ai le prénom d’une soeur de mon père, Annie, morte à 18 ans » et je n’ai jamais aimé ce prénom qui m’alourdit, je me suis faite appeler Anna.
  • « Mon prénom c’est Paule, on attendait un garçon, ma mère m’a donné ce prénom car il plaisait à un des ses amis proches, ami qui était homosexuel, et curieusement j’ai beaucoup d’amis homosexuels… »
  • « je m’appelle Sylviane et dans ma généalogie, il y a des scieurs de long et des gardes forestiers », j’aime mon prénom car il me relie à la nature, espace dans lequel je me ressource.. »
  • ‘je m’appelle Jeanne, prénom de ma grand mère maternelle, elle a donné son prénom à toutes ses petites filles en 2ème prénom, on m’a toujours dit que je ressemblais à ma grand-mère et ce n’est pas facile car c’est une femme qui a eu de nombreux déboires dans son existence.. »
  • Patricia, est mon prénom, il y a des origine italiennes du côté de ma mère, et une de mes grand-mère a été tondue à la libération,( en 1945) elle s’appelait Malicia.. J’ai changé mon prénom à  45 ans et depuis je me porte beaucoup mieux… »
  • on m’a donné le prénom de Claudia, mon grand-père avait une soeur qui est morte avant lui et qui s’appelait Clara, et moi je devais m’appeler Carla…
  • Je porte le prénom de Laurence, et j’ai su il y a peu de temps, qu’un petit frère de ma grand mère était mort noyé, il s’appelait Florent… »
  • Odile est la sainte la plus vénérée d’Alsace, ma grand mère est arrivée seule en Alsace et elle venait de Pologne, mais on ne sait rien d’elle;.. » J’aime mon prénom mais je suis souvent mal à l’aise comme si je sentais que j’avais une mission avec ce prénom.. »
  • Je m’appelle Cécile, et ma mère s’appelle Thérèse, il y a plein de secrets dans la famille, j’ai eu connaissance d’un de ces secrets par une tante, à 15 ans, je ne savais pas quoi en faire, çà m’a rongé, et je comprends que ma mère « taire-aise » est sans doute elle-meme prisonnière de secrets.. »
  • « Je suis Stéphanie et je donne des cours de chant, dans ma famille, un grand-père Louis, était sourd et il y a un secret sur ses origines », j’ai relié mon prénom à mon métier et çà me va bien..
  • Mathilde, mon père m’a donné ce prénom, ma mère était dépressive dans sa grossesse et à ma naissance. Mathilde signifie Force et courage. Et je me suis construite sans le désir ( ma mère n’en avait pas dans sa dépression)  mais dans la volonté. »

Le prénom choisi sera celui qui fait sens pour son porteur, le prénom qu’il aura adopté comme sien tout en l’ayant reçu d’un autre. Le prénom choisi permet de se porter au delà du prénom dans des expériences, des réalisations que l’on peut s’approprier.

le prénom subi reste celui qui est donné sans projet pour l’enfant de  le porter pour lui- (ou elle) même. Le prénom subi  est empreint d’un passé souffrant non élaboré avec le message inconscient de faire vivre ce qui a été oublié.

A la fin d’une de mes conférences, une jeune femme enceinte et sur le point d’accoucher, vient me voir et me dit :  » Avec mon mari, nous ne savons pas quel prénom choisir pour notre fils( qui est le 3ème)  celui que j’aime est le nom de famille du côté de la branche paternelle de mon mari et on ne sait rien sur cette branche là, un autre prénom qui me plaît aussi est celui d’un enfant mort du côté de mon grand-père alors je ne veux pas lui transmettre quelque chose de négatif, et l’autre qui plaît à ma mère c’est un prénom tout nouveau qui n’existe pas dans mon arbre. Je suis paniquée car je vais accoucher très prochainement et je ne sais pas lequel choisir« 

Je lui ai répondu : « Vous allez appeler votre enfant quotidiennement et pendant longtemps, alors choisissez un prénom dans lequel vous allez aimer l’appeler. C’est à vous d’être au clair avec ce choix pour pouvoir un jour lui expliquer pourquoi vous l’avez appelé ainsi. »

les surnoms ont aussi leur importance : titine, nono, véro,  choupette, didi, et bien d’autres encore, dans certaines familles, on appelle les enfants par leurs surnoms uniquement, ils sont dotés d’un prénom qu’on appelle pas.

 Le sens du prénom ou plutôt les sens ( essence) sont multiples et c’est toute la richesse d’explorer cet aspect identitaire afin de dénouer  certaines transmissions aliénantes s’y rattachant.. Il y a à considérer aussi les 2è et 3è prénoms contenus dans l’acte de naissance.  Le prénom dégage aussi une énergie porteuse de sens ( de direction), ces paramètres font l’objet d’un décryptage dans les stages et les formations afin de mettre en lumière les transmissions inconscientes familiales.

Maureen BOIGEN – tous droits réservés.

 

 

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