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La Psychogénéalogie : l’art du questionnement et la manière de restaurer les liens

L’art du questionnement

La Psychogénéalogie est pour moi et depuis bien longtemps une méthode thérapeutique à part…à part entière cela va de soi, mais aussi particulière.
Dans le sens où dans le néologisme du mot psychogénéalogie, il faut entendre autant la part « psycho » que la part généalogie.

Ainsi on vient questionner autant dans l’enquête généalogique que l’on mène auprès des archives et/ou dans le cadre familial, que la place occupée dans son système familial.

C’est aussi dans l’art de questionner que le thérapeute en psychogénéalogie a été formé. 

La demande dans ce travail transgénérationnnel concerne presque toujours la place, même si ce n’est pas formulé clairement au départ.

C’est bien à partir de la place que tout commence , de la conception, à la naissance, au nom et prénoms qui nous sont attribués , au rang dans la fratrie et à tous ceux qui composent notre paysage familial.  Quelle est ma place ? Comment je l’occupe ? à qui, à quoi suis-je relié.e consciemment et inconsciemment ?

Quelle place je me donne ? et à quelle place on me met ? parfois jusqu’à occuper plus un rôle que ma propre place afin de satisfaire des attentes et/ou pallier aux manques et aux absents de l’histoire familiale dont je suis issu.e

Mais quelle est cette histoire ? qu’est ce que j’en connais ?

Parfois les personnes disent mais je ne sais rien de ce côté là de ma famille… Or de façon étonnante, force est de constater qu’on en sait bien plus qu’on le pense.

Et l’art de questionner du thérapeute va faire que des histoires resurgissent sans effort de se remémorer, au  grand étonnement du, de la cliente.

Je précise toutefois qu’il nie s’agit en aucun cas de forcer quoi que ce soit dans la mémoire qui sait très bien préserver ce qui a besoin de l’être. Les secrets, les non-dits, les interdits, s’ils sont au coeur du travail en psychogénéalogie ne font pas l ‘objet d’un questionnement acharné.  Il y a lieu de respecter avant tout le temps nécessaire à la sortie du secret en lui-même.  Mais on peut questionner autour du secret et dans les effets du secret.

Et la manière de restaurer les liens

J’aime ce travail restauratif car nous sommes des êtres de liens, profondément ancrés dans le lien de façon biologique puisque nous arrivons au monde en ayant été porté par un autre (une autre en l’occurrence !) et dans une famille ou à défaut dans un lieu d’accueil conçu pour prendre soin du bébé.

Les liens que l’on restaure sont dans un premier temps invisibles. Ils peuvent concerner nos parents, grands-parents et notre fratrie et l’au-delà de notre histoire.  Les liens en question sont ceux qui sont restés dans l’ombre des relations et qui ont bien souvent empêchés de s’approcher, de questionner et d’aimer.

par ex  dans un conflit parent-enfant quelque soit la génération, si on s’en tient aux relations anxiogènes ou délétères , le circuit de communication est fermé.

Or si on prend en compte les situations, les évènements qui ont concernés chaque protagoniste on arrive à une compréhension qui modifie les liens, voire la relation.

Ces liens invisibles ont retenu nos parents et autres proches dans leur histoire sans qu’ils puissent s’en détacher, embarquant ainsi leur entourage dans un passé qui n’est pas de leur fait.

En réajustant les données biographiques de chacun on restaure les liens, on se restaure dans le lien avec eux et leur histoire.

C’est un travail thérapeutique progressif au fil des informations qui se présentent et enrichissent le processus transformationnel.

On tricote du lien dans ce travail psychogénéalogique autant dans la quête d’infomations que dans les liens inter et transgénérrationnels et çà libère notre futur pour investir d’autres liens et élargir l’horizon de nos vies.

Maureen Boigen @ tous droits réseru

Historique de la psychogénéalogie

Historique de la psychogenealogie

On réfère habituellement la psychogénéalogie à Anne Ancelin Schutzenberger. Psychologue, Professeur émérite à l’université de Nice Sofia-Antipolis  A. Ancelin s’est formée auprès de J.lévy Moreno, et autres chercheurs, thérapeutes aux Etats-Unis notamment.

Ses observations, son expérience de psychothérapeute de groupe, ses connaissances en psychologie sociale, psychanalyse, systémie  l’ont amenée à  élaborer la psychogénéalogie comme une  méthode d’analyse de l’histoire familiale  et généalogique d’un sujet en prenant zn compte les évènements  vécus à d’autres générations (deuils, traumas; migrations etc..), non surmontés émotionnellement  et ayant transité dans la descendance pour se manifester sous forme de symptômes physiques, psychiques, de maladies, de répétitions de toutes sortes à certaines dates ou moments marquants de sa vie.

La psychogénéalogie  est constituée de plusieurs courants :

Approche psychanalytique avec les travaux de Nicolas ABRAHAM et Maria TOROK sur les symptômes ou pathologies résultants de secrets inavouables, de deuils non faits, et ainsi de clivages psychiques entrainant des comportements, des réactions incompréhensibles pour le sujet lui-même et son entourage. Les concepts de « crypte » et « fantôme » sont nés de ces observations, que l’on peut traduire par une construction psychique comportant des « trous », des lacunes hérités de secrets inavoués et non métabolisés (cryptes) dont les parents peuvent être à l’origine ou bien eux-mêmes porteurs de fantômes. . La crypte d’un parent (ou grand-parent..) entraîne certains comportements étranges que l’enfant ne comprend pas, qu’il va interpréter à sa façon et à partir de son environnement tout en exprimant des symptômes (fantômes) qui laissent entrevoir des éléments vus, entendus, perçus, de ce ou ces secrets, et ressentis  par lui. 

exemple : 

Joëlle, agée d’une quarantaine d’années  fait une démarche en psychogénéalogie, car elle cherche à comprendre l’origine de ses troubles alimentaires qui surviennent chroniquement  lors de périodes hivernales.  Elle a déjà suivi de nombreuses  thérapies ainsi qu’une analyse de plusieurs années. 

Ces crises ont débuté lorsqu’elle avait 17 ans peu  après la mort de son père, décédé en novembre d’un cancer de l’oesophage.  Elle a déjà abordé à maintes reprises cet épisode tragique de son adolescence et le lien avec ses troubles boulimiques ou elle se fait vomir. Dans  l’investigation de son  arbre familial (représenté par un génosociogramme),  certaines places sont illisibles, ou raturées, avec des informations manquantes.  Ces  lapsus graphiques signalent  souvent une mémoire  qui se cache tout en cherchant à s’exprimer.   Des bribes de souvenirs reviennent dans le récit de Joëlle , un enfant décédé à 4 ans qui se serait étouffé  (??!)  , frère de sa grand-mère paternelle, et une soeur de sa mère dont elle n’avait jamais parlé, qui serait morte d’une péritonite (est ce une version officielle pour cacher une cause de décès inavouable ??).  A partir de l’exhumation de son histoire familiale , certaines pièces du puzzle se sont rassemblées et cela  lui a permis de donner du sens à ses symptômes et  de retrouver un mode de vie plus confortable dans sa relation avec son corps.

Dans cet exemple, les cryptes sont portés par la grand-mère paternelle (  le père de Joëlle ayant hérité du fantôme de l’enfant décédé, dont il portait une partie du prénom) et par la mère de Joëlle , habitée par la mémoire de sa soeur, morte quand elle avait 17 ans.   La façon dont Joëlle  a cherché à la fois à comprendre et  à se libérer de ces  traumas, vécus par la génération de ses  parents et grand-parents, s’est  manifesté dans des troubles alimentaires

Autres auteurs, chercheurs qui ont largement contribués à faire avancer  et ouvrir le champ de la  dimension psychique  au transmissions  transgénérationnelles, : Didier Dumas,   Serge Tissseron,  Claude Nachin, A. de Mijolla,  et d’autres encore…

Approche systémique  

 Les recherches menées par le Mental Research Institute  à Palo Alto dans les années 1950 ont ouvert un champ d’investigation  et de  recherches sur la communication, les relations entre les individus et l’émergence de la systémie dans la thérapie familiale. Parmi ces chercheurs  Don Jackson, G. Bateson, P.Watslawick, S Menuchin, V. Satir, et bien d’autres.. ont contribué à enrichir la compréhension des relations dans les groupes d’individus et  surtout des  familles.

Yvan Boszormenuy-Nagy , psychiatre, a créé la thérapie contextelle systémique et a conceptualisé les loyautés, la balance de justice, la  légitimité constructive/destructrive…   Ses travaux  sont particulièrement éclairants dans le travail psychogénéalogique.  Lui-même Y.B Nagy recevait les familles sur 3 générations pour comprendre les difficultés, conflits, crises vécues dans le système  familial.

Approche sociologique

V. De Gaulejac , sociologue et professeur des  universités émérite , est  l’auteur de nombreux ouvrages et fondateur de la sociologie clinique dans laquelle il intègre la généalogie familiale pour comprendre les transmissions en matière d’héritages affectif, culturel, social, économique, symbolique…

Approche scientifique

(souce wikipedia)  En 2015, une étude menée par des chercheurs de new york et du Max Planck Institute of Psychiatry (en) démontre pour la première fois qu’un traumatisme parental pré-conception peut être transmis aux enfants via des altérations épigénétiques. Les auteurs ont étudié la présence d’effets sur la protéine FKBP5 (en) (une proteine de la famille des Immunophilines, impliquée dans la réaction immunitaire) à la fois chez des survivants de l’holocauste et leurs enfants, mais pas sur les groupes témoins. C’est une première démonstration chez les humains qu’un traumatisme psychologique peut avoir un effet intergénérationnel observable biologiquement 3.

a voir également les travaux sur l’épigénétique et le cas de la famine dans l’ouest des Pays-Bas en 1944 , les enfants des femmes enceintes à cette période particuièrement éprouvées par la faim, étaient atteints de pathologies telles que le diabète, l’obésité, des maladies cardiovasculaires, .. et étaient plus petits que la normale, leurs descendance a subi également les effets de ce trauma, puisque les enfants étaient aussi plus petits que la normale..

D’autres courants comme le décodage biologique s’appuient sur les transmissions transgénérationnelles pour comprendre l’origine émotionnelle des symptômes et maladies.

Les constellations familiales

voir site www.lesconstellationsfamiliales.fr

 

Tous droits réservés –  Maureen Boigen

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les familles en histoires

Les familles en histoires..

Il n’ya a pas une histoire, mais des histoires dans une histoire familiale.. Ces histoires se recoupent les unes, les autres et forment un thème émergent ( il y en a  plusieurs) qui est mis en relief lors du travail en psychogénéalogie.

Je n’ai pas de renseignements sur mon histoire familiale

On ne peut pas tout savoir de sa famille, et même si beaucoup d’informations ont été transmises, il y a toujours des questions, des trous et parfois trop d’informations sert aussi à masquer ce qu’on ne veut pas dire.  Bien souvent lorsque quelqu’un dit : je ne sais rien sur ma famille, mes origines, la personne, si elle entreprend la démarche vers la psychogénéalogie en sait déjà suffisamment pour pouvoir l’aider à trouver des réponses, du sens à sa place dans sa famille.

Lorsque le manque d’informations est fragrant, que les portes de la transmission sont fermées, cela génère souvent beaucoup d’angoisses chez les descendants.
Les non-dits génèrent, entre autres, des problèmes de communication au sein de la famille et dans les réseaux relationnels extérieurs, quant ils ne se manifestent pas dans des somatisations à répétitions.

D’une façon générale, pour travailler sur son histoire familiale, il n’est pas nécessaire d’avoir fait des recherches généalogiques. Chacun vient avec ce qu’il a. le peu d’informations recueillies suffit pour situer ce qui est présent et pour débuter ce travail. Dans la plupart des cas, d’autres renseignements arrivent, parfois d’une façon surprenante, inopinée.
Ce qui est important c’est de comprendre qu’à partir du moment où l’on entreprend une démarche en psycho-généalogie, on active une mémoire qui traverse le temps, les époques, les évènements et peut surgir dans un souvenir jusqu’à ce que la conscience lui donne un sens.

Il y a des secrets très lourds dans ma famille, et cette charge plombe mes projets de vie

Chaque famille a des secrets, plus ou moins lourds et plus ou moins cachés. Il est difficile pour les parents de « dire », de parler de situations, d’évènements qui pèsent sur leur conscience, dont ils ne sont pas fiers. Et ce qui motive principalement la rétention de paroles est la crainte d’être jugé par l’enfant et de perdre son estime.

Pour l’enfant, la situation est pesante. Les cadavres dans le placard dégagent une odeur persistante qui empoisonne l’atmosphère familiale. Les non dits, les attitudes incohérentes de la famille créent des relations compliquées, difficiles, douloureuses engendrent souvent de la violence.
L’espace transgénérationnel permet souvent de donner du sens même si le secret n’est pas révélé. Il ne s’agit pas de trouver à tout prix le secret, mais de travailler en conscience sur ses effets et de sortir du poids et de la charge familiale liés au secret.

Je ne me sens pas appartenir à cette famille.

Cette question fréquemment posée sous des formes différentes, ramène au problème de la place.
Il peut y avoir des places « oubliées », effacées ou exclues dans le système et ce sentiment de non appartenance peut provenir d’une identification à une place manquante.

Le sentiment d’appartenance représente l’ancrage indispensable à l’édification de la personnalité. Si l’appartenance est coupée, la personne se sent à la dérive, sans attaches. L’appartenance au groupe familial est directement liée à l’appartenance au groupe social : quelqu’un qui a du mal à trouver sa place dans sa famille, a des difficultés à s’insérer socialement.

Pourquoi suis-je arrivée dans cette famille ?

Quel est le projet familial, le projet parental conscient ou inconscient qui a présidé à la conception d’un enfant ?
Un événement familial (décès, mariage, divorce, naissance dans une autre branche …) le cadre social ou historique : les exemples ne manquent pas : cas fréquents de personnes qui sont nés pendant la guerre, lors d’une permission et dans l’incertitude du retour, l’enfant est conçu pour rappeler la présence de celui qui part. Il, (l’enfant) est la partie qui reste….

Pour trouver des réponses, il faut par exemple chercher du côté des dates (état civil et évènements historiques) des prénoms, des places et comprendre les liens qui existent entre eux.

Cette question ramène au sens de sa naissance, à la place qui est faite à celui ou celle qui arrive (voir la fratrie ou les positions sur d’autres générations)

Il était une fois…..

Fabienne : Du mystère des origines et de la difficulté de vivre en couple

– Fabienne à 59 ans ,divorcée depuis 30 ans , elle a eu 2 enfants . Elle a rencontré plusieurs partenaires mais sans jamais reconstruire un couple. Sa demande vient à cet endroit de sa vie qui reste très blessé et inaccompli. Sa vie professionnelle lui apporte de nombreuses satisfactions, mais son coeur souffre de ne pas aimer à sa mesure.

Fabienne est la 3ème d’une fratrie de 4 . Sa fratrie est composée : d’une soeur ainée jamais mariée et sans enfant et décédée d’un cancer, à 40 ans,  d’un frère ainé divorcé aussi avec 2 enfants d’ une soeur cadette qui n’a pas eu d’enfants.

Nous pouvons aborder cette question de Fabienne sous différents angles à partir de son arbre généalogique.  Dans cet article, je soulignerai le vide de transmissions du côté maternel . Fabienne sait peu de choses des origines de sa mère Suzanne, qui a révélé à ses enfants tout ce qu’elle pouvait savoir : Elle  n’a pas connu ses parents et a été élevée par une famille d’accueil. Nous avons évoqué qu’au moment d’être mère, Suzanne, a certainement été bouleversée et que les conditions de sa propre naissance ont été réactivées en force. Suzanne a  confié à ses enfants combien ce moment a été à la fois difficile avec beaucoup d’angoisses et en même temps dans le besoin vital de vivre cette expérience de mère avec ses enfants.

Cette opacité sur les origines de la mère de Fabienne pèse lourdement sur la situation affective des enfants (et petits enfants) qui ne rencontrent pas de partenaires sécurisants pour construire un couple.On peut penser qu’il y a eu une capacité de créer un couple sur le modèle des parents qui sont restés ensemble et sur le modèle de la famille d’accueil.  Mais le vide généré par l’absence de représentations de la filiation maternelle  s’est inscrit dans la mémoire familiale et les expériences écourtées de vie de couple dans la fratrie de Fabienne exprime l’impossibilité d’identification au couple  fondateur des grand-parents maternels.   Il a été important dans le cadre de la thérapie de Fabienne de faire parler ce vide représenté par la place de ses grand-parents inconnus.

Maureen BOIGEN@tous droits réservés

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Lourdeurs et douleurs du passé familial

LOURDEURS ET DOULEURS du passé familial

Le corps et l’esprit réagissent à nos états intérieurs. L’expression des lourdeurs et des douleurs sont des réactions psycho-corporelles sous-tendues par des situations d’un passé souvent inachevées. Il s’agit d’un passé « personnel » ou d’un passé familial qui ne s’est pas exprimé. Resté suspendu, en attente de paroles, d’expressions.

Dans le cas d’un deuil

Prenons  l’exemple du deuil, donc de la perte :  suite à la mort brutale d’un être cher par exemple l’individu peut réagir dans le déni de la perte : faisant comme si tout allait à peu près bien, disant qu’il faut tourner la page et passer à autre chose,  irrité de l’affliction des autres qui le ramène à ce qui est insupportable ou intolérable en lui-même.

Cette attitude est pesante pour l’individu lui-même qui intériorise sa douleur et ne peut faire face à l’absence de l’être cher face à un entourage qui vit cette perte sur un autre registre. Chacun pouvant alors s’enfermer dans un deuil muet, vécu douloureusement  puisque le mot d’ordre implicite est qu’il faut avancer.

La lourdeur s’installe  dans les relations par manque d’expression de la douleur.

Ce sont principalement les enfants qui souffrent de ces situations pesantes pour leur famille.  Ils prennent sur eux, dans des expressions variées, la charge de la douleur sans parole en manifestant des symptômes physiques et/ou psychiques.

Douleurs et lourdeurs dans les multiples couches de stress 

A moins de se retirer du monde dans lequel on vit, il ne nous est guère possible de se mettre à l’abri du stress. Le stress devant s’entendre comme les pressions, la surcharge mentale, physique, les contingences inévitables de la vie.

La gestion du stress est propre à chacun mais certaines situations ou certains évènements ne nous laissent pas tranquille malgré les thérapeutiques que nous pouvons mettre en place. 

Les stress répétés aboutissent à des somatisations diverses qui nous poussent à consulter : un médecin, un psy, un thérapeute de bien être…

En fonction de l’ampleur du symptôme, il est intéressant de s’interroger si quelque chose ne cherche pas à s’exprimer en lien avec un passé plus ou moins lointain.  En psychogénéalogie, on va investiguer les dates anniversaires afin de voir si une corrélation pourrait éclairer ce passage douloureux psychiquement et physiquement.

 Effectivement, l’accumulation de deuils, de traumas, d’injustices à travers les générations sont des sources de stress non négligeables. Par le fait d’une transmission  inconsciente qui vient peser lourdement  sur la descendance.  Il nous reste à prendre conscience de ses lourdeurs associées à de vieilles douleurs inscrites dans une mémoire qui  nous dépasse.

Les lourdeurs et douleurs  concernent  ce qui est stagnant 

Il convient donc de s’interroger sur les lieux internes de nos lourdeurs et dépister les vieilles blessures qui  n’ont pas été enterrées.

Les traumatismes vécus ou transmis, les conflits larvés, les violences refoulées, les situations d’abus et bien d’autres cas attendent d’être conscientisés pour être délivrés de leur poids. 

Le stage « origine émotionnelle des maladies«  est complètement adapté pour sortir des lourdeurs et douleurs d’un passé à recomposer  et se  réapproprier son héritage..vivant.

Maureen Boigen – tous droits réservé

 

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l’impasse et l’espace du passé

L’impasse et l’espace du passé

La vie est renouvellement permanent que ce soit dans le cycle de la nature ou dans celui des humains.

Le renouveau est ce qui est déjà né, qui existe déjà en nous et demande à renaître  à chaque fois que la conscience nous ramène dans la nouveauté du présent. Ce que nous cherchons à incarner, à vivre, ce à quoi nous aspirons existe déjà en soi comme une force qui cherche sa place dans le monde. Ce sont nos peurs qui freinent le processus en cours. Peurs légitimes  ou illégitimes, elles sont là, latentes ou aiguës héritées ou acquises, vécues et agissantes dans le corps.,

Ces peurs qui nous dérangent:
La peur est une émotion qui appartient à notre cerveau archaïque, celui qui nous alerte dés que notre sécurité est menacée en nous faisant réagir par réflexe devant un danger potentiel, face aux dangers réels, la peur est notre alliée, c’est elle qui nous garde la vie sauve et permet la survie de l’espèce. 

Comment rassurer cette partie de nous qui se réveille au moindre changement  modifiant les repères habituels ?

Cette peur là devient angoisse  face à la crainte du danger  mais sans menace  réelle. l’angoisse peut devenir troublante au point de torturer notre existence. Il peut s’agir de conséquence d’un traumatisme par exemple. l’angoisse est aussi un héritage connu de la mémoire familiale et collective.

Retrouver les chemins transgénérationnels de ce sentiment est aidant pour pouvoir libérer déjà une partie de ce dont nous sommes chargés. 

Certaines attitudes peuvent faciliter le retour à la confiance : – Se reconnecter à la situation du présent,  s’enraciner dans le temps du corps en relation avec ce qui nous entoure et rester en conscience de ce qui se vit dans l’instant, dans ce que la situation  contient de bon, de positif pour permettre  au corps de se poser et de sortir de l’agitation du mental. –  

L’impasse et l’espace du passé, le passé a été, et n’existe plus dans la réalité du présent. Il nous ramène dans les lieux connus de notre histoire, mais ne nous emmène nulle part si on y reste accroché, aliéné dans une nostalgie qui empêche le présent de prendre sa place. Ainsi le transgénérationnel illustre ces impasses dans les schémas répétitifs qui mènent à l’entropie.

Le passé vivant  est aidant pour transformer nos états intérieurs en mouvements constructifs vers le futur. C’est un passeur qui a vocation de libérer ce qui s’est cristallisé  en ouvrant l’espace du présent dans une disponibilité à recevoir la vie telle qu’elle se présente.

De la reconnaissance à la renaissance:
Pour renaître, il est nécessaire de reconnaître ce qui préside à la naissance.

Nous sommes aussi les enfants de la Vie, de la puissance de Vie et lorsque nous renaissons, c’est cette filiation qui devient la part importante du chemin.

Notre être a un besoin intrinsèque d’évoluer, de se déployer dans une attitude qui permet d’avancer, de nourrir la confiance et d’accueillir le renouveau. .Le renouveau parle aussi de la place que l’on se donne, que l’on prend dans cette reconnaissance de son droit à l’existence et par là même de sa capacité à renaître à tout moment.

Maureen Boigen – tous droits réservés

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psychogénéalogie, analyse transgénérationnelle, constellations familiales

L‘approche transgénérationnelle trouve aujourd’hui sa reconnaissance auprès de nombreux professionnels  du champ psychothérapeutique qui lui confèrent une plus large  place dans leur pratique.

Il convient cependant de distinguer les différentes méthodes, techniques, outils relatifs au transgénérationnel  et de leur accorder une définition (non définitive) afin de permettre de mieux les situer chacun par rapport à l’autre et de se situer en fonction de sa propre demande thérapeutique. Il existe actuellement 4 courants principaux qui co-existent dans le registre transgénérationnel : la psychogénéalogie, l’analyse transgénérationnelle, les constellations familiales et le décodage biologique.

la médiatisation de la psychogénéalogie tend à réunir dans un même tiroir tout ce qui a trait aux « vieilles histoires de famille » : dates anniversaires, secrets, traumatismes familiaux, situations irrésolues, cachées etc… Une distinction s’impose entre ces 3 termes qui sont fréquemment indifférenciés et employés à tort sous le terme de psychogénéalogie.

Le fantasme qui sévit actuellement sur cette approche est de croire que l’on va enfin savoir ce que l’arbre cache de la forêt familiale, que les secrets vont enfin se mettre à la lumière du jour, comme si l’arbre détenait la vérité que l’on n’ose approcher soi-même. L’autre versant de ce fantasme est de croire qu’il vaut mieux éviter de secouer l’arbre de crainte d’apercevoir les fantômes s’agitant dans les placards. ces fantasmes ont leur part de réalité. En effet, les non-dits, les secrets prennent sens dans l’histoire, même si ils restent secrets et par le fait qu’ils restent secrets, ils forgent, façonnent et sculptent l’histoire ou plutôt le mythe familial.

On réfère la psychogénéalogie à Anne Ancelin Shutzenberger et plus particulièrement à ses travaux sur le syndrome anniversaire. C’ est une méthode qui se réfère au vaste champ du transgénérationnel et prend en compte les informations généalogiques disponibles, le passé et le passif familial, les histoires de famille tout en contextualisant la place de l’individu en demande de clarification sur ses problématiques.

Autant dans la psychogénéalogie que dans l’analyse transgénérationnelle, on va chercher à donner sens à son existence par la place qui nous échoit à la naissance.

l’analyse transgénérationnelle concerne plus particulièrement un travail thérapeutique d’une durée variable, sur les  transmissions transgénérationnelles. Les différentes recherches qui ont trait à ce champ thérapeutique sont en pleine croissance et en évolution constante. on peut travailler avec la dimension transgénérationnelle de multiples façons. Le processus s’effectue dans le cadre d’un travail thérapeutique suivi et procède selon des allers retours avec le vécu personnel.

Dans ce cadre, il  s’agit autant de démêler l’histoire familiale que de s’intéresser à l’histoire personnelle « empêchée » par des manques ou des trop plein de transmissions. La question de sa place est d’importance. C’est à partir de celle ci que commence le voyage transgénérationnel et qu’il se termine dans un retour chez soi bien mérité.

L’analyse transgénérationnelle prend en compte la psychogénéalogie. Dans les 2 méthodes qui se croisent continuellement, est privilégiée une écoute multigénérationnelle.

Les constellations familiales   une méthode qui se réfère au champ systémique des thérapies familiales; Il y a autant de façon d’interpréter cette méthode qu’il y a de constellateurs…. à la base, il s’agit d’offir une perspective spatiale à un problème amené par un individu.

La méthode importée d’Allemagne par Bert Hellinger considère que chaque individu répond, au sein de sa propre famille, à 3 principes fondamentaux :  l’appartenance, l’ordre et l’équilibre entre donner et recevoir. Si un de ces principes ou plusieurs sont en dysfonctionnement, le désordre se manifeste et l’individu exprime dans son corps, dans sa vie, dans ses fonctionnements, des problématiques en rapport avec ces principes. la psychogénéalogie, en tant que méthode, n’a rien à voir avec les constellations familiales.

Certains thérapeutes utilisent un arbre pour situer les places familiales, mais il convient de distinguer un travail thérapeutique avec la psychogénéalogie et/ou l’analyse transgénérationnel et des séances de constellations familiales. On fait appel au transgénérationnel et à l’histoire familiale pour comprendre les mécanismes relationnels qui se sont enclenchés suite aux traumatismes vécus à d’autres générations.

La méthode des constellations familiales est un outil  complémentaire au travail transgénérationnel et à la psychogénéalogie, mais bien distinct par la méthodologie, les concepts et la pratique.

Maureen Boigen – tous droits réservés