La création de Pandore et le rôle de la première femme
La figure de Pandore est créée sur l’ordre de Zeus, comme un objet de vengeance contre les êtres humains. Mais en tant que femme, elle vient également avec la mission essentielle de perpétuer le genre humain.
« …il commande à l’illustre Héphaistos de tremper d’eau un peu de terre sans tarder, d’y mettre la voix et les forces d’un être humain et d’en former, à l’image des déesses immortelles, un beau corps aimable de vierge (…) Aphrodite, d’or sur son front répandra la grâce, le douloureux désir, les soucis qui brisent les membres, tandis qu’un esprit impudent, un cœur artificieux seront, sur l’ordre de Zeus, mis en elle par Hermès ».
Pandore est créée dans le but d’une vengeance. Son nom signifie « don de tout », ce qui englobe à la fois le bien et le mal. Sa création est un paradoxe, car d’une part, elle existe dans le but d’apporter les malheurs et la souffrance, mais elle est en même temps la seule capable de perpétuer l’humanité de part son rôle de femme et de mère. Elle est créée avec tous les attributs de la beauté et de la séduction, mais en même temps avec le visage de l’innocence qui lui donne le pouvoir d’aveugler l’homme sans qu’il n’ait aucune méfiance. Tous les mots pour la décrire insistent sur son apparence. Les termes tels que « beau corps », « colliers d’or » et « beaux cheveux…en guirlande de fleurs printanières » contrastent avec les notions d’ « impudent », de « cœur artificieux », de « mensonges », et de « trompeurs » qui caractérise un fond néfaste. Pandore est véritablement décrite comme un piège. Sa beauté attire et masque ses vices. Il y a donc un fort contraste entre la description intérieure et extérieure.
« Puis, héraut des dieux, il met en elle la parole et à cette femme il donne le nom de Pandore, parce que ce sont tous les habitants de l’Olympe qui, avec ce présent, font présent du malheur aux hommes qui mangent le pain. » La figure de Pandore est donc soumise à une destinée du mal puisque c’est inscrit dans sa nature, par la volonté de Zeus.
Pandore est comme soumise à des forces qu’elle ne peut maîtriser et elle doit ouvrir cette boîte., c’est comme si elle était soumise à une force beaucoup plus puissante qui est le poids de sa destinée.
La notion de destinée joue un rôle majeur dans ce récit : « Seul, l’Espoir restait là, à l’intérieur de son infrangible prison, sans passer les lèvres de la jarre… » En refermant le couvercle trop vite, elle laisse l’espoir emprisonné dans la jarre.
Au premier abord, il semble être un remède pour apaiser tous les maux dispersés dans la vie des hommes, car il symboliserait une chance de s’en sortir. Mais il peut aussi être quelque chose de néfaste comme un leurre supplémentaire en donnant aux hommes l’illusion d’une échappatoire possible, alors que leur destin est irrévocable.
La grandeur humaine serait sa capacité à affronter cette destinée. Par son geste, Pandore nous a évité une vie univoque , un monde de facilité où la notion de progrès n’interviendrait pas puisque tout ne serait que bonheur, beauté et harmonie. En amenant le mal, elle donne au monde sa consistance, sa dualité, car de même que la lumière ne peut exister sans l’ombre, le bien ne peut exister sans le mal. L’homme a désormais le choix et à travers cela, il pourra faire la conquête de sa liberté.
extrait du site artehistoire – http://artehistoire.over-blog.com/tag/mythologie/