Le chemin vers l’identité passe par des identifications. Celles ci concernent en tout premier lieu les identifications aux parents et à l’environnement familial.  Selon les familles, les traditions, l’histoire, l’enfant va être imprégné d’autres modèles soit familiaux (fratrie, grand-parents, oncles et tantes ….) soit dans des réseaux relationnels extra familiaux (famille d’accueil par ex.).

En grandissant, l’enfant se socialise à travers le milieu scolaire, voire universitaire. Certains enseignants auront une aura de « Maître » pour celui ou celle en mal de transmissions, qui cherche des références et des identifications qui le (la) mette sur le chemin de son identité.

L’identification, si elle s’incruste comme une réalité  devient un faux self, c’est à dire que l’on s’investit dans une personnalité qui n’est pas soi.  C’est une béquille dont on a besoin un certain temps, le temps de se re-trouver. De la même façon que l’on quitte ses parents un jour pour entrer dans sa propre vie en créant une famille ou autre chose.

L’identité résonne avec la capacité à être soi-même (identique à soi) : en accord avec ses désirs , et sa façon de regarder et d’être au monde. Ce qui demande une certaine maturité.

L’identité s’acquiert au cours d’un processus tout au long duquel il est nécessaire de renouer des liens avec son histoire familiale, dans ce qui a été transmis et qu’il est nécessaire de s’approprier pour se construire.

Il y a des histoires douloureuses, il y a des arbres « malades », abimés, mutilés, tant certains évènements historiques ont été tragiques. Comment se reconstruire ? Comment avoir l’ambition d’être soi sans honte ni culpabilité ?

Au-delà des situations, des évènements,  il y a des hommes et des femmes. Chacun(e) porte une histoire comme une empreinte déposée dés la conception. L’époque, les traditions, la culture, le milieu social vont modeler cette empreinte et devenir des constituants de l’identité.

Chaque être porte une vérité inscrite au plus profond de lui qui mérite d’être transmise, afin de poursuivre ce qui a été interrompu, afin que vivent les espoirs de réalisations qui sont restés innaboutis afin de mettre au monde l’être qui demande à naître à chaque génération.

Aller vers son identité constitue l’objectif de toute démarche thérapeutique.
Or le travail thérapeutique avec l’arbre généalogique révèle d’une façon tellement évidente combien chaque individu, pendant un temps plus ou moins long de sa vie, se trouve parasité, de façon inconsciente, par des situations ou des personnages (fantômes) ayant vécu à une (ou des ) génération(s) antérieure(s).

Le travail avec l’arbre généalogique replace chaque personnage dans sa vie et ceci afin de laisser l’espace au sujet pour prendre conscience de ce qui lui appartient en propre et de ce à quoi jusqu’alors il était identifié. Cette ouverture crée une disponibilité nouvelle et peut permettre l’émergence du potentiel à être. Cela montre aussi les limites de la thérapie transgénérationnelle et le moment où il devient nécessaire d’accompagner la personne pour se replacer dans son existence et retisser des liens avec elle-même.

Le sentiment d’identité touche au plus près la dimension existentielle de l’être. Etre soi implique de devenir autonome tant affectivement que matériellement de sa famille. Vaste programme qui demande toute une rééducation des sens : toucher, sentir, regarder, entendre son besoin, ses désirs propres.

C’est trouver et occuper sa place pleinement : psychiquement et physiquement.
C’est sur cette notion de place que va s’appuyer la psycho-généalogie afin qu’une personne s’approprie  son identité.

Marcher vers son identité, c’est prendre conscience de ses racines pour être bien dans ses branches…

Maureen BOIGEN